de la noblesse, qu’il avait tant humiliée dans les antichambres
de Versailles. Bientôt le maréchal de Villars,
commandant des troupes électrisées par un tel
1712.
24 juillet. exemple, força les lignes de Denain, que l’intrigue d’ailleurs lui avait ouvertes, et rétablit la fortune
chancelante de la France. La lassitude générale, secondée
par la futile disgrâce de Marlborough, amena
1714.des négociations, qui se terminèrent par les traités
d’Utrecht, de Rastadt et de Bâle. L’unité politique,
rêvée par Louis XIV, disparut. L’Angleterre acquit
la reconnaissance de sa dynastie nouvelle, avec Dunkerque,
qu’elle céda plus tard, et Gibraltar, qu’elle
ne céda plus : ainsi s’évanouit également le projet
de ruiner la confédération protestante. Seulement
Philippe V, d’Espagne, se donna la vaine consolation
de stipuler, en cédant la clé de la Méditerranée aux
Anglais, que tout juif ou Maure serait banni de
Gibraltar, et que la forteresse ne communiquerait
avec l’Andalousie que pour les denrées nécessaires à
la vie, de peur que ce voisinage d’hérésie n’infectât le
royaume catholique. Des publications diplomatiques
importantes, qui ont eu lieu récemment, ont dévoilé
les petites causes de ce grand avortement, en même
temps qu’elles ont établi la portée des projets de la
France. Mais ce fut grâce aux victoires de cette ligue
vengeresse, qui comptait tant d’officiers et tant de
soldats levés dans les rangs des réfugiés, que la monarchie
de Louis XIV et de ses successeurs dut renoncer
sans retour à rétablir en Europe l’unité de
religion. Cette salutaire nécessité politique eût peut-être
empêché la révocation de l’édit de Nantes si elle
eût été plus tôt imposée par les éventualités ; la cour
ne s’exposa plus dès lors aux émigrations en masse.
Louis XIV fut vaincu par la coalition de l’Europe.
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histoire.