tableau piquant de leur séjour au milieu de tous ces nouveaux convertis qui, au contraire, étaient des protestants bien endurcis et très-réels. C’est que la violence de tant d’édits était venue se briser contre ces cœurs indomptables. Cependant on voit, d’après la réponse de l’intendant surtout, combien un tel état de choses prêtait à l’arbitraire et aux vexations de toute sorte.
Nous venons de voir, dans ces déclarations des
curés, l’état interne des églises ; le témoignage de
l’intendant de la province nous montre un administrateur
vigilant, disposé à punir, et ne s’arrêtant que
devant le nombre des coupables. En effet, les mémoires
du temps nous transmettent la trace d’un assez
grand nombre de condamnations, prononcées de 1730
jusqu’en 1740, jusqu’au moment où la guerre de
la succession de Marie-Thérèse éclata. Les vallées du
pays de Foix et du Roussillon ne purent donner asile
aux réformés. Les assemblées qu’ils formèrent vers1716.
22 janvier.
ce temps furent dispersées par les soins de l’intendant
Bajin ; des escadrons et plusieurs compagnies d’infanterie
furent casernés dans le pays même, aux frais
des protestants de Gabres, en Languedoc, ainsi que
de ceux de Mas-d’Azil et des Bordes.
L’intendant du Languedoc, le chevalier de Bernage,
sévit contre une assemblée que l’on tint au Vivarrais, 1737.
1 mars.
dans la grange d’un protestant nommé Feissier ; plusieurs
hommes furent condamnés aux galères, et
trois femmes à être rasées et enfermées pendant leur
vie dans la tour de Constance, sur le rivage d’Aigues-Mortes.
Vers la même époque, la ville de Montauban
ne fut pas épargnée. Les assemblées furent sévèrement1736.
10 août.
poursuivies. La veuve Aquié de Bergis, fut
condamnée à faire amende honorable et à être en-