Page:Coquerel - Histoire des églises du désert, Tome 1.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
273
des églises du désert.

et Montfaucon n’auraient guère approuvé ces méthodes de controverse.

À côté de l’incendie des livres figuraient d’autres mesures contre la jeunesse des églises du désert, qui eussent été encore plus efficaces, si l’on eût pu les appliquer complètement. La trop fameuse déclaration de 1724 ordonnait (art. 4, 5, 6) que tous les enfants de nouveaux convertis seraient régulièrement envoyés aux écoles catholiques jusqu’à l’âge de quatorze ans, sous peine d’amende contre les parents. Pour l’exécution de ces dispositions, il intervint diverses ordonnances en forme d’instructions, par lesquelles il était enjoint aux maîtres d’école, consuls et curés, de dresser des états du nombre des enfants protestants, lesquels états devaient être transmis aux intendants ; surtout il était enjoint, sous peine d’amendes sévères, de dresser une liste de tous ceux des enfants qui auraient manqué pendant le cours du mois d’assister aux écoles, messes, catéchismes et instructions, et du nombre de fois que chacun d’eux y aurait manqué ; le tout devait être remis en double à l’intendant et au juge, à peine de 20 liv. d’amende. Il était enjoint aux juges de prononcer tous les mois des condamnations d’amendes contre les pères et tuteurs de chacun des contrevenants dénommés dans les états « sur le pied de 10 sols par chaque contravention mentionnée auxdits états. » (Mém. hist. de 1744. ib.) De plus, ces ordonnances en forme d’instructions se renouvellent de temps à autre ; de 1727 à 1736, on comptait trois de ces renouvellements périodiques.

On ne peut que s’arrêter un moment dans l’énumération de toutes ces mesures, pour admirer leur incroyable minutie. Toutes ces affaires dépendaient