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des églises du désert.

probablement une collection d’ouvrages en grand nombre que le comité de Genève envoyait aux églises du désert.

Pendant ce temps, les protestants du Rouergue étaient livrés à toutes les vexations des logements militaires. Près de Montauban, il y eut aussi un symptôme de résistance, qui occasionna beaucoup d’inquiétude à la cour. Le 4 mars 1745, des dragons ayant voulu outrager une fille, les paysans se réunirent en force, et après un combat contre des gens sans armes, le détachement fut obligé de se retirer, emmenant des prisonniers. Ce fut à la même époque que la persécution la plus cruelle atteignit les gentilshommes verriers du comté de Foix. Arrêtés dans leurs maisons, ils furent conduits aux prisons d’Auch ; l’intendant en condamna quarante-cinq aux galères perpétuelles et à la confiscation des biens, par arrêt du 15 février 1746. Tous ne furent pas conduits au bagne ; mais le 3 octobre suivant, les gentilshommes verriers, dont les noms suivent, subirent cette infamie, qui n’en était pas une toutefois pour des hommes qui n’avaient commis aucun crime ; c’étaient Isaac de Grenier, sieur de Lasterme, père ; ses deux fils, Jean et Marc, et Octave de Robert ; un autre verrier, Jean Grenier, sieur de Courtelas, endura des traitements rigoureux dans les prisons de Toulouse. L’intendant d’Auch condamna également aux galères à vie Jean Veziat, Monez, Lachard, pour crime d’assemblées religieuses. Pauline Monez et Isabelle d’Angély furent condamnées à être rasées et enfermées leur vie durant dans l’hôpital de la ville de Tarbes, pour avoir assisté aux assemblées des religionnaires, et pour avoir tenu des enfants au baptême et s’être mariées devant un ministre. Les pasteurs Olivier et Courteis