sa nomination à une haute dignité de cour, celle de
premier gentilhomme de la chambre[1]. Il est certain,
toutefois, que dès cette époque les églises eurent
plus d’une fois à se louer de leurs rapports avec le
duc de Richelieu. Leurs communications avec ce seigneur,
brave et dissipé, dont la vie résume tout ce
que les vices de cour eurent de plus brillant, ne furent
pas un des traits les moins extraordinaires de leur
position. Nous voyons, fort peu de temps après l’apparition
en Dauphiné des faux édits de tolérance,
le pasteur Paul Rabaut, écrivant à M. de Ladevèze,
commandant de la province en l’absence du duc, pour
le désabuser sur la composition du cantique où les
Anglais étaient invoqués. On apprit bientôt qu’aux1744.
Décembre.
états de 1744, le duc de Richelieu avait lui-même
apporté et lu une copie de cette pièce séditieuse ;
alors Paul Rabaut se décida à écrire au duc, à la fin
de l’année 1744. « Nous vous jurons. Monseigneur,
disait le pasteur du désert au duc commandant, nous
vous protestons, devant le souverain scrutateur des
cœurs, qui saura punir une fois les parjures et les
hypocrites, que ce n’est point parmi les protestants
qu’a été fabriqué l’exécrable cantique qu’on leur
attribue. Leur religion ne recommande rien plus fortement
que l’obéissance et la fidélité au souverain.
Dans les discours que nous adressons à nos troupeaux,
nous insistons souvent sur cet article, comme
peuvent en rendre témoignage un nombre considérable
de catholiques que la curiosité a attirés dans nos
assemblées religieuses »[2].
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des églises du désert.