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des églises du désert.


La loi de mon Sauveur ;
Les apôtres en Judée,
En Galilée épars,
Prêchèrent en ces contrées,
En dépit de César. »

L’on n’est jamais rebelle
Quand on fait en tous lieux,
D’un cœur brûlant de zèle,
La volonté de Dieu.
Peut-on dans les provinces,
Dites-moi, Monseigneur,
Pour obéir au prince,
Délaisser le Sauveur.

Si, par les ordonnances.
J’ai mérité la mort,
Que sa Toute-Providence
Décide de mon sort :
C’est à ce divin père
Que j’élève mon cœur ;
En lui mon âme espère
D’une constante ardeur.

Aucun ne me peut nuire
Sans son pouvoir divin ;
Tout est sous son empire ;
C’est lui qui me soutient.
Sans faire résistance,
Je suis prêt à partir,
Prononcez ma sentence.
Je suis prêt à mourir.


Après cette peinture des sentiments populaires, revenons à la suite de cette triste histoire. Au mois de janvier, le ministre Desubas fut interrogé par l’intendant chevalier Lenain[1]. Antoine Court nous as-

  1. Jean Lenain, chevalier d’Asfeld, conseiller du roi, maître des requêtes, intendant de justice, police et finances, en la province du Languedoc, fils de Lenain de Guignonville, avocat général au parlement de Paris, d’une famille de robe ancienne et considérée, petit-neveu de Lenain de Tillemont, le savant historien des empereurs, l’ami d’Arnauld et de Dufossé. Le sévère et vigilant intendant du Languedoc aurait dû se souvenir que les jésuites bouleversèrent,