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histoire.


D’un courage héroïque
À l’échelle il monta ;
Vers la troupe angélique
Son âme s’envola.

Ainsi finit la course
D’un généreux pasteur,
Pour aller à la source
D’un céleste bonheur.
Que ton sort est aimable,
Et l’état glorieux,
Ta joie délectable
Dans les augustes lieux !

— Faisons cesser nos plaintes,
Fidèles protestants ;
Nos sanglots, nos complaintes,
Et nos regrets cuisants.
Lubac n’est plus à plaindre,
Il est hors du danger ;
Il n’a plus rien à craindre,
Ni rien à désirer.

Chérissons sa mémoire,
Imitons son ardeur.
Suivons-le dans la gloire,
D’esprit et de cœur ;
Que si Dieu nous appelle,
Au tourment rigoureux,
Imitons ce fidèle,
Nous serons bienheureux. »


Il serait difficile de rien ajouter à l’expression de la confiance religieuse et de la douleur populaire, qui s’exhale en un tel chant. La rudesse littéraire n’y fait rien ; c’est la ferveur et la piété de pareils morceaux qu’il faut sentir : ils nous laissent concevoir, mieux peut-être que toutes les délibérations synodales, cette foi des masses, qui est une puissance si indomptable qu’elle sait puiser, dans la vue d’un supplice, une source féconde d’enseignements et de constance. Aussi le supplice du jeune et intéressant pasteur du Vivarais, Mathieu Desubas, ne produisit