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des églises du désert.
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pôts et épuisés d’hommes. Louis XV et la coalition avaient rassemblé sur le Rhin près de trois cent mille combattants ; ces masses allaient entrer en campagne lorsque le maréchal de Saxe, par un coup de main1748. digne de ce général, investit subitement Maëstricht ; cette agression heureuse, et la misère générale, œuvre d’une si longue guerre, décidèrent les négociations de la paix, qui fut enfin signée par les plénipotentiaires, à Aix-la-Chapelle, le 28 octobre. L’affermissement du sceptre de Marie-Thérèse, la constitution de la Prusse agrandie, furent les seuls résultats durables d’une lutte où l’Angleterre et la France avaient si vainement épuisé leurs flottes, leurs trésors et1748. leurs soldats. On doit y remarquer la constitution définitive dans la balance européenne d’une puissance protestante de premier rang, la Prusse, dont l’organisation durable et forte est enfin comme miraculeusement sortie de la réforme de Luther et des longs ravages de la guerre de trente ans. L’ouvrage du grand Gustave fut consolidé à toujours. L’épée du héros suédois avait sauvé la liberté germanique, comme au temps de la ligue celle de Coligny et de la noblesse française calviniste avait refoulé pour jamais en Espagne l’inquisition, qui eût étouffé en France tout développement et toute pensée.

Le calme renaissant après tant de combats, l’équilibre de l’Europe paraissant encore une fois garanti, les protestants français, dont la cause semblait imperceptible dans la conflagration générale, essayèrent toutefois de faire stipuler leurs intérêts dans ces grandes négociations. Ne trouvant aucune protection au dedans, ils tentèrent de s’en assurer au dehors. Pour exciter l’intérêt de leurs frères étrangers, et pour parer au relâchement que tant de pour-