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des églises du désert.
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dans le sein de votre église ; il n’y avait que le petit peuple qui tînt ferme et qui ne se déconcertât point, quelque violente que fût la tempête. D’où il résulte, comme vous l’avez pensé aussi bien que moi, qu’on ne doit être ni surpris, ni découragé quand ces choses arrivent ; qu’on ne saurait trop faire honte et représenter leurs devoirs aux nobles et aux riches, dans le temps que le calme permet aux ministres de les voir et de leur adresser la parole, ni trop féliciter les petits et les encourager à une persévérance qui fait leur gloire, ainsi que celle de la Providence. » (31 octobre 1749. Mss. P. R.)

Cependant, malgré les poursuites et les condamnations que nous venons de rapporter, les assemblées continuaient toujours assez publiquement. Les protestants parurent espérer que leur conduite soumise, pendant la dernière guerre et en présence de l’ennemi, attirerait sur eux, sinon la justice entière, au moins la tolérance tacite du gouvernement de Louis XV. Mais des influences sinistres agissaient et vinrent encore une fois ajourner une légitime réparation. Des agitations internes se déclarèrent aussi.

Il s’éleva une discussion assez vive dans le haut Languedoc à propos de la consécration, dans la Province, ou à Lausanne, d’un étudiant du comté de Foix, André de Grenier de Barmont, dit Dubosc ; ce débat ne présente d’intérêt aujourd’hui qu’en ce qu’il fait voir avec quel soin les synodes craignaient de recevoir des pasteurs de l’étranger ; le pasteur Loire fit même des remontrances énergiques à ce sujet, tendant à ce que, dans tous les cas, l’imposition des mains fût donnée en France (Mss. Cast., Syn. prov. du 14 janvier 1750). Cependant Grenier de Barmont fut reçu pasteur dans la province, malgré la consécration de