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des églises du désert.
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rêt de corps ; c’était un intérêt de corporation et d’existence. Nous avons déjà remarqué que la magistrature, en général ennemie de l’autorité absolue de Rome et qui décréta si souvent ses légats et ses nonces, fut également sévère, sauf quelques exceptions individuelles, envers les protestants. On voit avec netteté dans l’histoire des parlements de cette époque, et même de presque tout le siècle, la tendance prononcée de sévir à la fois contre les ultramontains et contre les protestants. Nous avons déjà dit que les corps héréditaires de magistrature, inflexibles en même temps contre Rome et contre l’hérésie, voulaient racheter, en poursuivant cette dernière, la vivacité et la constance de leur opposition contre toute maxime du droit italien. Cependant, en ce qui touche leur position vis-à-vis des protestants français, ces parlements se voyaient pour ainsi dire comme obligés de surcharger leur jurisprudence des articles d’une foule d’édits, formant, il est vrai, un code persécuteur bien compacte et bien varié, mais où les dispositions concernant le temporel, et celles qui régissaient le spirituel, étaient mêlées et confondues en une foule de points. Nous allons voir que ce furent des scrupules ecclésiastiques qui décidèrent d’abord la cour, et même qui l’obligèrent ainsi que les magistrats, à s’occuper plus profondément de la situation des protestants et à tenter la révision des lois intolérantes, contre lesquelles les religionnaires luttaient depuis si longtemps avec tant de suite et tant de fermeté.

Si l’on consulte les nombreux actes des synodes tant nationaux que provinciaux, que l’on a conservés sur l’histoire des églises, depuis la fin de la guerre des Camisards jusqu’au milieu du dix-huitième siècle, ainsi que la vaste série des correspondances qui en