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des églises du désert.
punissent les relaps, c’est-à-dire les protestants qui, ayant feint de se convertir, en ont du regret ; celles qui appellent ce remords un crime.
Lois qui attentent à la liberté naturelle des consciences.
Octobre 1685, 1715, 1724. — Celles qui défendent aux protestants d’adorer Dieu à leur manière et les contraignent d’être catholiques ; celles qui excluent leur culte, condamnent à la mort les ministres du culte ; qui ordonnent aux protestants de prendre les sacrements qu’ils refusent, et aux prêtres catholiques de les leur administrer et de commettre des sacrilèges.

Et, pour abréger, toutes ces lois gênent la conscience des protestants, en les obligeant de renoncer à leur croyance ; elles sont souverainement vicieuses, si elles se contentent d’en faire des hypocrites.

Voilà un effroyable code, et il y a loin de cette législation à celle de la Pensylvanie et de Massachusets-Bay. Il est cependant en France des gens qui ne voient pas la nécessité de les abroger ; cette subversion de toute justice ne les étonne point. D’autres disent froidement qu’elles sont tombées en désuétude. D’abord, cela n’est pas vrai ; il s’en exécute toujours quelqu’une quelque part ; car il suffit qu’un homme lâche et bas les invoque, pour que des juges formalistes, surtout dans les tribunaux inférieurs, ne veuillent ou n’osent se refuser à leur exécution. Mais ne voit-on pas qu’elles effraient les protestants, qu’elles détournent les étrangers de s’établir en France et les fils des réfugiés d’y rentrer ; qu’elles contrastent avec la politique européenne et la douceur française ; qu’il ne faut qu’un ministère faible ou dur pour les remettre en vigueur ; que si elles sont tombées en désuétude, il faut les abroger comme inutiles ; que si elles n’y sont pas tombées, il faut les abroger, parce qu’elles sont atroces ; qu’il y a mille raisons pour les abolir, et pas une pour les conserver.

Je n’ai rien dit des horreurs qu’a occasionnée l’exécution de ces lois frappant à tort et à travers sur deux millions d’hommes : les galères ont été longtemps remplies de protestants, les