Nous insérons d’après l’ouvrage du pasteur Antoine Court (Le Patriote français et impartial, p. 530)[1], la liste des pasteurs, qui furent exécutés par arrêt des intendants de province ou des parlements, depuis l’année qui suivit la révocation de l’édit de Nantes jusque vers la fin du règne de xv. Nous avons rectifié et complété ce triste catalogue d’après nos pièces. Cette liste n’est pas complète : elle donnera cependant le nombre approché des pasteurs du désert, qui furent exécutés uniquement pour le crime d’avoir exercé leurs fonctions. Plusieurs cependant furent jugés de plus pour révolte ou pour prétendues menées politiques. On remarquera que notre liste ne renferme que les pasteurs officiellement ordonnés suivant la discipline des églises de France, à l’exclusion des pasteurs, dits prédicants, des Cévennes et bas Languedoc, dont Baville ordonna les nombreux supplices.
- ↑ Le Patriote français et impartial ou réponse à la lettre de M. l’évêque d’Agen (de Chabannes) à M. le contrôleur-général (de Machault) contre la tolérance des Huguenots, en date du 1er mai 1751. (Deux édit., 1751 et 1753.) À Villefranche (Genève) chez Pierre Chrétien, in-12, 564 p. p. Cet ouvrage défensif des droits des églises du désert fut écrit à Lausanne par le pasteur Antoine Court. C’est un plaidoyer historique et religieux en faveur de la tolérance ; pour nous aujourd’hui, il traite une question épuisée et résolue. Le principal intérêt actuel de cet ouvrage, ce sont les renseignements historiques qui y sont donnés incidemment, surtout le « Mémoire historique de ce qui s’est passé de plus remarquable au sujet de la religion réformée en plusieurs provinces de France, depuis 1744 jusqu’aux années 1751 et 1752. » (149 p. p.) C’est à beaucoup près le travail historique le plus important qui ait été publié encore sur l’état intérieur des églises dans le désert ; nous avons désigné plus haut ce mémoire capital sous le titre de Mémoire historique de 1752.