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histoire

nombre de placets adressés, par les églises du désert, à ce prince du sang. Le duc de Maine n’exerça jamais en Languedoc qu’un commandement nominal. Les vrais gouverneurs furent, pendant ce même intervalle, avec l’intendant Baville, les marquis de la Trousse et de Noailles, les maréchaux de Montrevel, de Villars, et le maréchal-de-camp du Deffand de Lalande ; ensuite le commandement militaire du Languedoc fut exercé par le maréchal de Berwick ; sous la régence, par le duc de Roquelaure ; et plus tard, par le lieutenant-général marquis de La Fare (1729) ; à ce dernier, le duc de Richelieu succéda en 1739 ; en son absence, le gouvernement militaire fut exercé par le maréchal-de-camp de La Devèze. Nous verrons que la douceur au moins comparative du duc de Richelieu fut remplacée, et beaucoup étendue, par un autre homme de qualité qui tendit une main secourable aux protestants, et qui a laissé une mémoire en bénédiction chez les églises du désert du Languedoc et de la Guyenne ; ce fut le prince de Beauvau.

Après Lamoignon de Baville, les intendants du Languedoc qui administrèrent la province pendant l’intervalle que nous avons parcouru, furent successivement :

Louis Basile de Bernage, chevalier, seigneur de Saint-Maurice, conseiller du roi, maître des requêtes, depuis l’an 1723 jusqu’en 1742 ; il eut deux subdélégués, qui furent très-souvent en contact avec les églises du désert : le subdélégué du Vigan, le chevalier Jean Daudé, seigneur d’Alzon ; et le subdélégué de Nîmes, le conseiller Raimond Novi de Caveirac, de la même famille nîmoise que le prieur de Cubierètes, l’abbé de Caveirac, si connu par ses ouvrages célèbres en faveur de l’intolérance et des lois de Louis XIV ;
Le maître des requêtes, Lenain, baron d’Asfeld, intendant du Languedoc, depuis 1745 jusqu’en 1751[1] ;
  1. L’intendant Lenain a compté parmi les amis, non sans doute intimes, de Montesquieu. Le philosophe en parle plusieurs fois avec considération dans sa correspondance. « J’ai eu aussi l’honneur de connaître M. Lenain, à La Rochelle, où j’étais allé voir M. le comte de Matignon. Je vous prie de vouloir bien lui rafraîchir la mémoire de mon respect. On dit ici qu’il a chassé les ennemis de Provence par ses bonnes dispositions économiques, et que nous lui devons l’huile de Pro-