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que, de leur côte, ceux qui l’ont recherché, trop occupés d’eux-mêmes & des motifs qui les avoient amenés chez lui, n’ont ni vu, ni voulu voir ſon véritable état, ou du moins, qu’ils n’ont pas voulu y avoir égard, parce qu’ils n’avoient pas pour lui un attachement réel. S’il m’est permis de me citer, c’est mon attachement pour ſa perſonne, attachement qui s’est accru à meſure que je me fuis apperçu combien il étoit à plaindre ; c’eſt lui qui, machinalement, m’a fait prendre les moyens de me conſerver avec lui. Je n’ai pas été le ſeul dans ce cas. Je ſuis témoin qu’il a conservé toute ſa vie, pour une mère de famille que ſa modeſtie m’empêche de nommer, mais que ſes vertus feront reconnoître aiſément de tous ceux qui ont avec elle quelques relations, une bienveillance ſoutenue, mêlée d’un reſpect ſincère, & c’eſt ſans doute par la même cauſe. Il l’avoit connue jeune-fille, & lui avoit donné à cette époque, des ſoins perſonnels. Son mariage n’a rompu, ni ſes liens, ni ſes rapports avec lui. Plus occupée de jouir & de profiter de cette connoiſſance que de s’en prévaloir, elle le voyoit rarement. Elle étudioit, dans le ſilence, les maximes qu’elle puiſoit dans ſes ouvrages, pour connoître ſes