Page:Corbière - Le Négrier.djvu/256

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tournait déjà la tête. Allons à Roscoff, de suite, m’écriai-je !

— Et tes parens, me demanda Ivon, que vont-ils dire ?

— Peu m’importe, ce qu’ils voudront.

— En ce cas-là, faisons notre sac : ce ne sera pas long ; j’ai toujours ma malle dans un bas de coton. Je vais d’un coup de pied arrêter deux chevaux de louage ; et, demain matin, nous larguons nos amarres et nous torchons de la toile que la barbe en fumera.

La résolution que je venais de prendre affligea ma famille ; mais, quelque chagrin qu’éprouvât ma mère, en me voyant m’éloigner pour courir encore