Page:Corbière - Le Négrier.djvu/272

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sa sœur bien aimée. Les corsaires ne nous étaient même pas importuns : ils voyaient, comme une chose tout ordinaire, la tendre familiarité de la maîtresse de la maison et d’un petit bonhomme sans conséquence. Aussi, les plus galans, habitués à ne me regarder que comme un très-faible obstacle à leurs prétentions amoureuses, ne cessaient-ils d’adresser des billets doux, de pressantes déclarations à Rosalie, qui, dans nos entretiens secrets, ne manquait pas de me donner à lire les tendres aveux dont elle était l’objet. « Tu n’es pas mon amant, me répétait-elle, tu ne peux même pas l’être. Eh bien ! toi seul tu suffis à mon cœur, et je sens que je serais moins