Page:Corbière - Le Négrier.djvu/294

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les cailloux, je le ferai sé jéter dans les berniques et dans les omards. Je fis pitite oile pour mé faire chasser tout proche de la côte de Plouguerneau. Quand la nuit fut venue, mé voilà-z-à relâcher dans un petit port où ce qu’il y avait des douaniers. « Attends, que je dis à nos gens, jé m’en vas aller à terre, parce que voilà la brise qui fraîchit et le courant qui porte en côte. Pour lors qué jé fus débarqué avec un fanal, jé dis à un paysan, à un guissiny, quoi : prête-moi ta vache, mon ami, et le voilà qui me prête sa vache pour un petit écu. Une fois que j’ai la vache, j’amarre une patte de l’avant à ce pauvre animal pour la faire boiter, et