Page:Corbière - Le Négrier.djvu/299

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les plus intrépides du corsaire. Je fis prendre à mon frère, qui commandait la petite expédition que je préparais, le bout d’une drisse de bonnette, dont j’amarrai une des extrémités à mon bord, et je lui dis : « Fais ce que tu pourras ; avec le bout de cette amarre, tu reviendras toujours à bord du corsaire, malgré la bruine, quand tu le voudras. Si tu réussis à enlever le trois-mâts, tu auras soin de m’en avertir, en hallant l’amarre que je tiens à bord, par trois fois de suite et à cinq minutes de distance. Bonne réussite ! Vous avez tous des poignards et pas de pistolets, c’est vous dire assez la consigne : Lestement et pas de bruit. »