Page:Corbière - Le Négrier.djvu/446

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tilles françaises. Le nôtre allait à la Martinique ; et par un hasard qui nous combla de joie, l’officier qui le commandait se trouva être ce brave capitaine Niquelet qui, quelques mois auparavant, nous avait raconté un de ses coups de main contre deux navires anglais dans la baie de Torbay. Il nous exprima, avec sa franchise accoutumée, tout le plaisir qu’il éprouvait à nous avoir sauvés. Mais nous remarquâmes avec peine que cet intrépide Malouin avait perdu un bras depuis notre courte entrevue à Roscoff ; un boulet le lui avait enlevé dans un combat que son corsaire s’était vu obligé de livrer à un brick ennemi. Il nous dit en riant que, forcé