Page:Corbière - Le Négrier.djvu/552

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— Là, amarré sur le tronc de ce grand sablier que vous voyez. — Et en effet, sous les branches d’un arbre immense, le capitaine Doublon nous montrait, avec une espèce d’orgueil, un petit sloop sur l’avant duquel quelques mulâtres paraissaient faire griller des bananes à la cuisine.

— Quoi ! c’est là le Requin ! m’écriai-je.

— Oui, mon bon ami, me répond le capitaine Doublon : c’est le meilleur coureur de toutes les Antilles. À la mer, je ferais ramasser mes vieux balais à une frégate qui voudrait me passer sur l’avant.

— Et ces mal blanchis qui sont à bord, dit Livonnière, que voulez-vous en faire ?

— Mon ancien, reprend Doublon