Page:Corbière - Le Négrier.djvu/628

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dement ! Non, mille noms de Dieu ! non, il ne sera pas dit qu’une mateluche de six mois de service a passé, d’un jour à l’autre, au vent à moi ; et si je ne respectais pas ta famille…

— Mais, mon Dieu, ne te fâche pas pour cela ; car, après tout, sais-tu bien que si je ne suis pas marin comme toi, il n’est pas nécessaire d’avoir battu la mer pendant vingt ans pour savoir repousser une insulte !… Mon idée ne te va pas, tant pis ; n’en parlons plus. Mon intention était de te laisser le commandement de la pirogue, et de jouer un tour aux Anglais, en passant à leur barbe, sans être aperçus d’eux. Ce trajet était dangereux dans une embarcation aussi légère et aussi difficile à bien conduire que celle qu’avec tant de peine je suis par-