Page:Corbière - Le Négrier.djvu/782

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tant de maux ! Un vaisseau, qui apparemment venait de nous approcher à la faveur d’une folle brise qui s’était éteinte sur le point où il se trouvait, nous apparut comme un fantôme au milieu de ces mers sur lesquelles semblait s’être étendu un crêpe funèbre. Il était à deux portées de canon de nous, se balançant dans le calme avec son énorme mâture battue par les voiles dont il était couvert. En nous apercevant, il mit trois embarcations à la mer. J’observai deux de ses canots, qui, au lieu de se diriger sur nous, nagèrent sur notre arrière. À la longue-vue, je suivis attentivement leur manœuvre, et bientôt je les vis lever leurs rames, et retirer de l’eau un objet que je craignis d’abord de trop bien reconnaître… Je ne pus long-temps douter