Page:Corbière - Le Négrier.djvu/861

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quitter son billet et pour payer la partie de la cargaison qu’il avait prise furent prêts, je les fis garder à terre, dans les parcs, par quelques hommes, en attendant que mon eau et mes vivres fussent faits.

Un soir, où pendant un violent orage je me promenais sur le pont au milieu d’une obscurité profonde, je vis dériver près de mon navire, à la lueur des éclairs, un brick qui d’abord me parut être celui de Raphaël ; mais, sachant que ce bâtiment n’avait encore que la moitié de sa traite à bord, je supposai que la force seule des rafales l’avait fait chasser sur ses ancres. L’arrivée d’une grande pirogue, qui me ramenait à demi morts les hommes que j’avais préposés à la garde de mes nègres à terre, me tira bientôt