Page:Corbière - Le Négrier.djvu/878

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à la mer, renversé convulsivement sur le dos.

À moi le brick et les esclaves ! m’écriai-je en sautant sur le pont. L’équipage espagnol s’ébranle : le mien court à moi comme pour me défendre ; mais les Espagnols, dont nous avons mal jugé les intentions, jettent leurs armes, et le second, élevant son chapeau en l’air, crie : Vive le capitaine Léonard ! Santa-Maria vient de punir l’infâme Raphaël !

Pitre m’embrasse en pleurant de plaisir. Chacun de mes hommes veut me presser la main, me dire un mot de satisfaction. Les Espagnols me touchent comme une relique. On panse ma plaie, assis au milieu de tout ce monde, et personne ne songe à regarder, le long du bord, ce qu’est devenu Raphaël. Ma