Page:Corbière - Le Négrier.djvu/890

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qui s’avance ; il me demande une seconde fois la permission de m’embrasser, et après m’avoir pressé dans ses bras fremissans, il s’élance sur l’avant en me disant : « Adieu, mon capitaine ; c’est le dernier et le plus beau moment de ma vie ! »

Un coup de canon gronde sur notre arrière, le boulet siffle et va couper une de nos drisses de bonnette. Je reviens au vent, et parle côté de tribord, le brick me présente la joue en faisant comme moi une oloffée. Sans que j’aie le temps de commander le feu, toute ma volée de tribord part, lancée par mes chefs de pièce, qui n’ont pu résister au désir de riposter à l’ennemi. Dès lors le combat s’engage : j’essuie deux volées de la part du brick qui m’appro-