Page:Corbière - Le Négrier.djvu/893

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novice, qui charge à mes côtés les pistolets dont je voulais me servir, me passe des armes que je décharge en ajustant celui qui me semble commander la manœuvre à bord de l’ennemi. Ma main tremble d’abord, je fais feu deux ou trois fois, et à la clarté des volées que nous échangeons, je m’aperçois que mon adversaire ne reparaît plus sur le bastingage où j’ai dirigé mes coups.

« Hourra ! Hourra ! crie mon équipage ; hourra ! garçons, le brick éteint son feu ! » Et les décharges recommençaient à mon bord avec plus de vivacité encore qu’au début de l’action. Bientôt le feu du navire ennemi cesse, et ceux de mes hommes placés sur l’avant me disent : « Capitaine, ce brick est amené, il ne tire plus. »