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ÉLIZIR D’AMOR



Tu ne me veux pas en rêve,
Tu m’auras en cauchemar !
T’écorchant au vif, sans trêve,
— Pour moi… pour l’amour de l’art.

— Ouvre : je passerai vite,
Les nuits sont courtes, l’été…
Mais ma musique est maudite,
Maudite en l’éternité !

J’assourdirai les recluses,
Éreintant à coups de pieux,
Les Neuf et les autres Muses…
Et qui n’en iront que mieux !…

Répéterai tous mes rôles
Borgnes — et d’aveugle aussi…
D’ordinaire tous ces drôles
Ont assez bon œil ici :