Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1873.djvu/246

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— Ce n’est pas la cour des miracles,
Les trous sont vrais : Vide latus !

Sont-ils pas divins sur leurs claies,
Qu’auréole un nimbe vermeil,
Ces propriétaires de plaies,
Rubis vivants sous le soleil !…

En aboyant, un rachitique
Secoue un moignon désossé,
Coudoyant un épileptique
Qui travaille dans un fossé.

Là, ce tronc d’homme où croît l’ulcère,
Contre un tronc d’arbre où croît le gui ;
Ici, c’est la fille et la mère
Dansant la danse de Saint-Guy.

Cet autre pare le cautère
De son petit enfant malsain :
— L’enfant se doit à son vieux père…
— Et le chancre est un gagne-pain !

Là, c’est l’idiot de naissance,