Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1873.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

 

Bienheureux le bon mort
Le mort sauvé qui dort
Heureux les martyrs, les élus
Avec la Vierge et son Jésus
Ô bienheureux le mort
Le mort jugé qui dort

Un Chevalier dehors
Repose sans remords
Dans le cimetière bénit
Dans sa sieste de granit
L’homme en pierre dehors
A deux yeux sans remords

Ho je vous sens encor
Landes jaunes d’Armor
Je sens mon rosaire à mes doigts
Et le Christ en os sur le bois
À toi je baye encor
Ô ciel défunt d’Armor

Pardon de prier fort
Seigneur si c’est le sort
Mes yeux, deux bénitiers ardents