Aller au contenu

Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1873.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

 
— Fais comme tu pourras : Coupe. Et gare à ta drisse.
— Merci —
— Merci —D’un bond du singe il saute, de la lisse,
Sur le beaupré noyé, dans les agrès pendants.
— Bravo ! —
— Bravo ! —Nous regardions, la mort entre les dents.

— Garçons, tous à la drisse ! à nous ! pare l’écoute !…
(Le coup de grâce enfin…) — Hisse ! barre au vent toute !
Hurrah ! nous abattons !… —
Hurrah ! nous abattons !… —Et le foc déferlé
Redresse en un clin d’œil le navire acculé.
C’est le salut à nous qui bat dans cette loque
Fuyant devant le temps ! Encor paré la coque !
— Hurrah pour le lascar ! — Le lascar ?…
— Hurrah pour le lascar ! — Le lascar ?…— À la mer !
— Disparu ? — Disparu — Bon, ce n’est pas trop cher.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Ouf ! c’est fait — Toi, Lascar ! — moi, Lascar, capitaine,
La lame m’a rincé de dessus la poulaine,
Le même coup de mer m’a ramené gratis…
Allons, mes poux n’auront pas besoin d’onguent-gris.