Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1873.djvu/320

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Hululant dans le roc noir…
Se promène une ombre errante ;
Soudain : une pipe ardente
Rutile… — Ah ! douanier, bonsoir.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


— Tout se trouvait en toi, bonne femme cynique :
Brantôme, Anacréon, Barème et le Portique ;
Homère-troubadour, vieille Muse qui chique !
Poète trop senti pour être poétique !…
— Tout : sorcier, sage-femme et briquet phosphorique,
Rose-des-vents, sacré gui, lierre bacchique,
Thermomètre à l’alcool, coucou droit à musique,
Oracle, écho, docteur, almanach, empirique,
Curé voltairien, huître politique…
— Sphinx d’assiette d’un sou, ton douanier souvenir
Lisait le bordereau même de l’avenir !

— Tu connaissais Phœbé, Phœbus, et les marées…
Les amarres d’amour sur les grèves ancrées
Sous le vent des rochers ; et tout amant fraudeur
Sous ta coupe passait le colis de son cœur…
— Tu reniflais le temps, quinze jours à l’avance,
Et les noces : neuf mois… et l’état de la France ;