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Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1926.djvu/16

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    J’ai compté plus de quatorze heures.
    L’heure est une larme. — Tu pleures,
Mon cœur ?… Chante encor, va ! Ne compte pas.

C’est du Verlaine tout simplement et du meilleur — et c’est du Verlaine d’avant Verlaine. Quand Corbière écrit : « Il pleut dans mon foyer ; il pleut dans mon cœur », cela ne vaut pas sans doute le délicieux, l’inoubliable andante :

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville…

Et cependant, plus que l’octosyllabe de Rimbaud qui leur sert d’épigraphe, le pauvre vers boiteux des Amours Jaunes ne fait-il pas songer à ses frères ailés des Romances sans paroles ?…[1].

Il ne faut pas s’exagérer sans doute l’influence de Corbière sur Verlaine. Il ne faut pas davantage la contester : par tout un côté de son génie étrange et maladif, Corbière a certainement retenti sur Ver-

  1. (1) Simple rencontre, d’ailleurs, puisqu’à l’époque des Romances sans paroles Verlaine ne connaissait pas Corbière, mais qui montre, une fois de plus, l’affinité d’esprit des deux poètes.