Aller au contenu

Page:Corday - Œuvres politiques.pdf/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 23 —

ADRESSE AUX FRANÇAIS
AMIS DES LOIX ET DE LA PAIX.

« Jusqu’à quand, ô malheureux Français, vous plairés-vous dans le trouble et les divisions, assés et trop longtemps des factieux et des scélérats ont mis l’intérest de leur ambition à la place de l’intérest générale, pourquoi, ô infortunés victime de leur fureur, pourquoi vous égorger, vous anéantir vous-même pour établir l’édifice de leur tyrannie sur les ruines de la France désolée.

« Les factions éclatent de toutes parts ; la Montagne triomphe par le crime et par l’oppression ; quelques monstres, abreuvés de votre sang conduisent ses détestables complots et nous mènent au précipice par mille chemins divers.

« Nous travaillons à notre propre perte avec plus d’énergie que l’on n’en mit jamais à conquérir la Liberté ! Ô Français, encore un peu de temps, et il ne restera de vous que le souvenir de votre existence !

« Déjà les départements indignés marchent sur Paris ; déjà le feu de la Discorde et de la guerre civile embrâse la moitié de ce vaste Empire, il est encore un moyen de l’éteindre, mais ce moyen doit être prompt. Déjà le plus vil des scélérats, Marat, dont le nom seul présente l’image de tous les crimes, en tombant sous le fer vengeur, ébranle la