Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/122

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devrait y être ! » Et quand Grimm s’absente, il le remplace, il prend « le tablier de la boutique ». Besogne si écrasante, qu’il se promet un jour de ne plus l’accepter, lui donnât-on aussi gros d’or que lui. « Et je ne suis pas des plus minces. » Il va de soi qu’il reprend le tablier à la première occasion.

Par bonté, il écrit des préfaces, des discours, des plans de comédie, des comédies même, des placets pour les libraires, des suppliques pour des maîtresses délaissées, des descriptions de découvertes pour des inventeurs. Un homme lui demande même de rédiger un Avis au Public pour une pommade capillaire. Il rit, et l’écrit.

Il s’entremet sans attendre. Il faut qu’il apporte son aide, même quand on ne la réclame pas. Il intervient dans les affaires de ses amis. Il détourne l’un d’une liaison qu’il juge pernicieuse. Il pousse vivement un autre à épouser sa maîtresse. Son besoin de secourir l’engage dans mille aventures, lui attire autant de déboires que de joies.

Au retour d’une expédition à Sainte-Périne de Chaillot, où il a persuadé une femme que mieux valait être bonne mère que bonne amante, il écrit à