Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/66

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Mme Volland avait eu quatre enfants. Son fils était mort jeune. Sophie Volland avait deux sœurs, qui tiendront, l’une et l’autre, une place importante dans la vie de Diderot. Car la destinée a voulu qu’elles aient vécu successivement aux côtés de Sophie, qu’elles aient tour à tour tenu près d’elle le rôle de confidente, qu’elles aient lu, par-dessus son épaule, les lettres du philosophe.

Lorsque Diderot lia connaissance avec les Volland, Sophie avait pour compagne et pour conseillère Mme Legendre, la plus jeune des trois sœurs. Mme Legendre vivait d’autant plus volontiers à Paris que son mari habitait Châlons-sur-Marne : ingénieur des Ponts-et-Chaussées, collectionneur émérite, M. Legendre était un intolérable bourru. Sa mort, en 1770, n’arrachera à Diderot que cette oraison funèbre : « M. Legendre n’est donc plus. S’il avait voulu mourir un an ou deux ans plus tôt, il aurait été plus regretté. »

Il est vrai que, de son côté, Mme Legendre ne devait pas être une épouse de tout repos. C’était une coquette d’une espèce assez redoutable : une coquette à froid, une de ces belles inhumaines qui