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ZURGA.
- C’est toi ! — toi qu’enfin je revois ! —
- Après de si longs jours, après de si longs mois.
- Où nous avons vécu séparés l’un de l’autre,
- Brahma nous réunit ! — quelle joie est la nôtre !…
- Mais parle… es-tu resté fidèle à ton serment ?
- Est-ce un ami que Dieu m’envoie, ou bien un traître ?…
NADIR.
- Le mal était profond… j’ai su me rendre maître !
ZURGA.
- Eh bien, le verre en main, fêtons ce doux moment !
- Comme toi, je suis calme et comme toi j’oublie
- Un jour de fièvre et de folie !…
NADIR.
- Non, non, tu mens ! — Le calme est venu pour toi, — mais
- L’oubli ne viendra jamais !…
- Non, non, tu mens ! — Le calme est venu pour toi, — mais
ZURGA.
- Que dis-tu ?
NADIR.
- Quand tous deux nous toucherons à l’âge
- Où les rêves des jours passés
- De notre âme sont effacés,
- Tu te rappelleras notre dernier voyage ;
- Notre dernière halte aux portes de Candi…
ZURGA.
- C’était le soir ; — dans l’air par la brise attiédi,
- Les bramines, au front inondé de lumière,
- Appelaient lentement la foule à la prière !…
DUO.
NADIR, se levant.
- Au fond du temple saint paré de fleurs et d’or,
- Une femme apparaît ! — Je crois la voir encor.
ZURGA.
- Une femme apparaît — Je crois la voir encor !
NADIR.
- La foule prosternée
- La regarde, étonnée,