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J’ai découvert sa trace,
Et j’ai suivi ses pas !
Et caché dans la nuit et soupirant tout bas,
J’écoutais ses doux chants emportés dans l’espace.
ROMANCE.
I
Je crois entendre encore,
Caché sous les palmiers,
Sa voix tendre et sonore
Comme un chant de ramiers !
Ô nuit enchanteresse !
Ô souvenir charmant !
Doux rêve ! folle ivresse !
Divin ravissement !
II
Aux clartés des étoiles,
Je crois encor la voir,
Entr’ouvrir ses longs voiles
Aux vents tièdes du soir !
Ô nuit enchanteresse !
Ô souvenir charmant !
Doux rêve ! folle ivresse !
Divin ravissement !…

(Il s’étend sur une natte et s’endort.)

LE CHŒUR DES PÊCHEURS, dans la coulisse.
Le ciel est bleu !… la mer est immobile et claire !…

Scène VIII

NADIR, LEILA, NOURABAD, les Fakirs.

Leïla, amenée par Nourabad et les fakirs, paraît sur le rocher qui domine la mer.

NOURABAD
Toi, reste là, debout sur ce roc solitaire !…

(Les fakirs s’accroupissent aux pieds de Leïla, et allument un bûcher de branches et d’herbes sèches dont Nourabad attise la flamme, après avoir tracé du bout de sa baguette un cercle magique dans l’air.)

Aux lueurs du brasier en feu,
Aux vapeurs de l’encens qui monte jusqu’à Dieu,
Chante… nous t’écoutons !