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ACTE TROISIÈME

Une tente indienne fermée par une draperie ; une lampe brûle sur une petite table en jonc.


Scène PREMIÈRE

ZURGA, seul. Il est assis et semble absorbé dans ses pensées. Après un temps il se lève, va au fond, écarte la draperie et regarde au dehors.
L’orage s’est calmé. — Déjà les vents se taisent,
Comme eux les colères s’apaisent !

(Laissant tomber la draperie.)

Moi seul j’appelle en vain le calme et le sommeil.
La fièvre me dévore et mon âme oppressée
N’a plus qu’une pensée :
Nadir doit expirer au lever du soleil !

(Il tombe accablé sur les coussins.)

CAVATINE.
Nadir !… ami de mon jeune âge,
Lorsqu’à la mort je t’ai livré,
Par quelle aveugle et folle rage
Mon cœur était-il déchiré !

(Se levant et avec désespoir.)

Non ! non ! c’est impossible !
J’ai fait un songe horrible !
Non ! tu n’as pas trahi tes serments et ta foi !
Et le coupable, hélas ! le coupable, c’est moi !
Nadir !… ami de mon jeune âge !
Et toi, radieuse beauté,
Pardonnez à l’aveugle rage,
Aux transports d’un cœur irrité !