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Sur tes jours précieux.
Je sens à ta vue
Mon âme émue.
Bonheur nouveau pour moi,
Ton souffle m’enivre
Je voudrais vivre
Et mourir près de toi !
Que sur des fleurs la brise de notre île
Pour te bercer traverse la forêt
Et que sa voix caressante et docile
A ton sommeil murmure mon secret !…
Et que, tout bas, le Grand-Esprit lui-même
Te dise que je t’aime !

Il reste plongé dans sa rêverie. – Toby, parait à gauche et Suzanne vient du fond.


Scène II

SUZANNE, TOBY, VENDREDI.
SUZANNE.

Eh bien ?

TOBY.

Eh bien ! je crois que, de ce côté, nous n’avons rien à craindre.

SUZANNE.

Par là non plus.

TOBY.

On dirait une forteresse.

SUZANNE.

Partout des palissades, des cachettes.

TOBY.

Des souterrains masqués par des jungles ou des pierres tournantes, comme celle-ci des moyens de défense, sans doute.

SUZANNE.

Mais chez qui sommes-nous ?

TOBY.

Et quelle étrange habitation !

SUZANNE.

Qu’importe, si elle nous offre un refuge contre une descente des matelots ou des sauvages.