Page:Cornély - Un roman, paru dans Le Gaulois, 30 mai 1893.djvu/6

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C’est que le Roman est, peut-être, de toutes les manifestations littéraires, et à cause de sa souplesse infinie, celle qui s’imprègne le mieux de l’atmosphère morale ambiante.

Le Roman reflète l’état social d’un peuple avec une fidélité extrême. Regardez-le au dix-septième siècle avec Honoré d’Urfé, Gomberville, La Calprenède, les deux Scudery, Mme de La Fayette, noble, sentimental, héroïque, tout parfumé d’antiquité classique. Il a l’air d’exiger de ses lecteurs la grande perruque solennelle et le haut talon par lequel Louis XIV exhaussait sa petite taille.

Il n’a pu être lu que par une société sérieuse, réfléchie, ennuyeuse, parce qu’elle était ennuyée ; mais saine, vigoureuse, chrétienne, qui vivait dans les grandes