Et ne lui pas tenir quelques propos d’amour[1] ;
Mais d’un vain compliment ta passion bornée
Laisse aller tes desseins ailleurs pour l’hyménée.
Tu sais qu’on te souhaite aux plus riches maisons,
Que les meilleurs partis[2]…
Mon amour s’en offense, et tiendroit pour supplice
De recevoir des lois d’une sale avarice[3] ;
Il me rend insensible aux faux attraits de l’or,
Et trouve en sa personne un assez grand trésor.
Si c’est là le chemin qu’en aimant tu veux suivre,
Tu ne sais guère encor ce que c’est que de vivre.
Ces visages d’éclat sont bons à cajoler ;
C’est là qu’un apprentif doit s’instruire à parler[4] ;
J’aime à remplir de feux ma bouche en leur présence ;
La mode nous oblige à cette complaisance ;
Tous ces discours de livre alors sont de saison :
Il faut feindre des maux, demander guérison[5],
Donner sur le phébus, promettre des miracles ;
Jurer qu’on brisera toute sorte d’obstacles ;
Mais du vent et cela doivent être tout un.
Passe pour des beautés qui sont dans le commun[6] :
- ↑ Var. Et ne lui tenir pas quelques propos d’amour. (1633-57 et 68)
Var. Et ne lui tenir pas quelque propos d’amour. (660) - ↑ Var. Où de meilleurs partis… (1633-54)
Var. Où des meilleurs partis… (1657) - ↑ Var. D’avoir à prendre avis d’une sale (a) avarice ;
Je ne sache point d’or capable de mes vœux
Que celui dont Nature a paré ses cheveux. (1633-57)
(a). L’édition de 1657 donne, par erreur sans doute, seule, au lieu de sale. - ↑ Var. C’est là qu’un jeune oiseau doit s’apprendre à parler. (1633-57)
- ↑ Var. Il faut feindre du mal, demander guérison. (1633-64)
- ↑ Var. Passe pour des beautés qui soient dans le commun. (1633-60)