À de puissants efforts pour de telles merveilles.
En effet avant vu tant et de tels appas,
Que je ne rime point, je ne le promets pas.
Tes feux n’iront-ils point plus avant que la rime[1] ?
Si je brûle jamais, je veux brûler sans crime.
Mais si sans y penser tu te trouvois surpris ?
Quitte pour décharger mon cœur dans mes écrits.
J’aime bien ces discours de plaintes et d’alarmes.
De soupirs, de sanglots, de tourments et de larmes :
C’est de quoi fort souvent je bâtis ma chanson ;
Mais j’en connois, sans plus, la cadence et le son.
Souffre qu’en un sonnet je m’efforce à dépeindre
Cet agréable feu que tu ne peux éteindre ;
Tu le pourras donner comme venant de toi.
Verra ma passion pour le moins en peinture.
Je doute néanmoins qu’en cette portraiture
Tu ne suives plutôt tes propres sentiments.
Me prépare le ciel de nouveaux châtiments,
Si jamais un tel crime entre dans mon courage[2] !
Adieu, je suis content, j’ai ta parole en gage,
Et sais trop que l’honneur t’en fera souvenir.