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ACTE II, SCÈNE I.
ACTE II.
Scène première.
PYMANTE, masqué[1].
Sur moi donc tout à coup fondent vos injustices[2].
Et trouvent à leurs traits si longtemps retenus,
Afin de mieux frapper, des chemins inconnus[3] !
Dites, que vous ont fait Rosidor ou Pymante ?
Fournissez de raison, destins, qui me démente[4] ;
Dites ce qu’ils ont fait qui vous puisse émouvoir[5]
À partager si mal entre eux votre pouvoir.
Lui rendre contre moi l’impossible possible[6]
Pour rompre le succès d’un dessein infaillible.
C’est prêter un miracle à son bras sans secours,
Pour conserver son sang au péril de mes jours.
Trois ont fondu sur lui sans le jeter en fuite ;
- ↑ Le mot masqué manque dans l’édition de 1632. — En marge, dans l’édition de 1663 : Il est encor masqué.
- ↑ Var. C’est donc moi, sans raison, qu’attaquent vos malices. (1632)
- ↑ Var. Pour mieux frapper leur coup des chemins inconnus. (1632)
- ↑ C’est-à-dire douez de raison un être quelconque, afin qu’il me démente.
- ↑ Var. Dites ce qu’ils ont fait qui vous peut émouvoir. (1632-57)
- ↑ Var. [Lui rendre contre moi l’impossible possible,]
C’est le favoriser par miracle visible,
Tandis que votre haine a pour moi tant d’excès,
Qu’un dessein infaillible avorte sans succès.
Sans succès ! c’est trop peu ; vous avez voulu faire
Qu’un dessein infaillible eût un succès contraire.
Dieux ! vous présidez donc à leur ordre fatal,
Et vous leur permettez ce mouvement brutal !