Qu’une idole ! Ah ! ce mot me donne de l’effroi.
Rosidor une idole ! ah ! perfide, c’est toi,
Ce sont tes trahisons qui l’empêchent de vivre ;
Je t’ai vu dans ce bois moi-même le poursuivre[3],
Avantagé du nombre, et vêtu de façon
Que ce rustique habit effaçoit tout soupçon :
Ton embûche a surpris une valeur si rare.
Il est vrai, j’ai puni l’orgueil de ce barbare,
De cet heureux ingrat, si cruel envers vous[4],
Qui maintenant par terre et percé de mes coups,
Éprouve par sa mort comme un amant fidèle
Venge votre beauté du mépris qu’on fait d’elle.
Monstre de la nature, exécrable bourreau,
Après ce lâche coup qui creuse mon tombeau,
D’un compliment railleur ta malice me flatte[5] !
Fuis, fuis, que dessus toi ma vengeance n’éclate.
Ces mains, ces foibles mains, que vont armer les Dieux,
N’auront que trop de force à t’arracher les yeux,
Que trop à l’imprimer sur ce hideux visage
En mille traits de sang les marques de ma rage.
Le courroux d’une femme, impétueux d’abord[6],
- ↑ Var. Qu’espérez-vous enfin de cette amour frivole. (1632-57)
- ↑ Var. Envers un qui n’est plus peut-être qu’une idole ? (1632)
Var. Vers un homme qui n’est peut-être qu’une idole ? (1644-57) - ↑ Var. Je t’ai vu dans ces bois moi-même le poursuivre. (1632-57)
- ↑ Var. De ce tigre jadis si cruel envers vous. (1632-57)
- ↑ Var. D’un compliment moqueur ta malice me flatte ! (1632-57)
- ↑ Var. L’impétueux bouillon d’un courroux féminin,