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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/491

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COMPLÉMENT
DES VARIANTES.

956 [De gêne qui te puisse à mon gré tourmenter.]

Sus d’ongles et de dents ! pym. Et que voulez-vous faire ?
Dorise, arrêtez-vous. dor. Je me veux satisfaire [1],
Te déchirant le cœur [2]. pym. Vouloir ainsi ma mort !
Il faudroit paravant que j’en fusse d’accord,
Et que ma patience aidât votre foiblesse.
Que d’heur ! je tiens ici captive ma maîtresse.
(Il lui prend les mains et les lui baise.) [3]
Elle reçoit mes lois, et je puis disposer
De ses mains qu’à mon aise on me laisse baiser.
dor. Cieux cruels ! ainsi donc votre injustice avoue
Qu’un perfide plus fort de ma fureur se joue,
Et contre ce brigand votre inique rigueur
Me donne un tel courage, et si peu de vigueur.
Ah sort injurieux ! maudite destinée !
Malheurs trop redoublés ! détestable journée !
pym. Enfin vos cris aigus nous pourroient déceler :
Voici tout proche un lieu plus commode à parler ;
Belle Dorise, entrons dedans cette caverne,
Qu’un peu plus à loisir Pymante vous gouverne.
dor. Que plutôt ce moment puisse achever mes jours !
pymante. (Il l’enlève dans la caverne.) [4]
Non, non, il faut venir. dor. À la force, au secours !

SCÈNE VI[5].
LYSARQUE, CLÉON.
lys. Je t’ai dit en deux mots ce qu’on fera du traître,
Et c’est comme le Roi l’a promis à mon maître,
Dont il prend l’intérêt extrêmement à cœur.
cléon. Tu me viens de conter des excès de rigueur.

  1. Je veux me satisfaire. (1652-57)
  2. Te déchirer le cœur. (1644-57)
  3. Lui prenant les mains. (1652-57)
  4. pymante, l’enlevant dans la caverne. (1644-57)
  5. scène iv. (1632)