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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/523

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EXAMEN

de peur qu’elle ne fasse encore quelque pièce qui trouble son dessein ; et quelques-uns ont trouvé à dire qu’on ne parle point d’elle au cinquième ; mais ces sortes de personnages, qui n’agissent que pour l’intérêt des autres, ne sont pas assez d’importance pour faire naître une curiosité légitime de savoir leurs sentiments sur l’événement de la comédie, où ils n’ont plus que faire quand on n’y a plus affaire d’eux ; et d’ailleurs Clarice y a trop de satisfaction de se voir hors du pouvoir de ses ravisseurs et rendue à son amant, pour penser en sa présence à cette nourrice, et prendre garde si elle est en sa maison, ou si elle n’y est pas.

Le style n’est pas plus élevé ici que dans Mélite, mais il est plus net et plus dégagé des pointes dont l’autre est semée, qui ne sont, à en bien parler, que de fausses lumières, dont le brillant marque bien quelque vivacité d’esprit, mais sans aucune solidité de raisonnement. L’intrique y est aussi beaucoup plus raisonnable que dans l’autre ; et Alcidon a lieu d’espérer un bien plus heureux succès de sa fourbe qu’Éraste de la sienne[1].


  1. Voyez, comme complément de cet examen, ce qui est dit plus haut, p. 28, 29 et 43.