Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un illustre Romain[1] étouffe ses discords
En dépit des fureurs en deux camps allumées.
En ce moment à craindre il remplit nos souhaits ;
Et se montrant tout seul plus fort que deux armées,
Dans le champ de bataille il fait naître la paix. 70


La Protection de Mantoue[2].

Lorsqu’aux pieds de mon roi tu mets ton jeune prince[3],

    leur négocier. Je me souviens fort bien qu’il y avoit autant de presse à voir ces almanachs du Mazarin sous le cimetière Saint-Innocent*, qu’il y en eut en 1643 ou 44 pour voir sur ces mêmes planches le furieux combat rendu à Rome par quinze ou seize François, contre l’ambassadeur et toute la faction d’Espagne, et qu’il y en eut encore cette année pour voir ces larges bandes remplies des différents portraits de M. de Bruxelles (Broussel). » (Mascurat, 1649, p. 65. — Sur cet ouvrage, voyez ci-dessus, p. 92, note 1.) — Les Espagnols levèrent le siège de Casal et évacuèrent le Montferrat (fin d’octobre 1630).

    * Voyez tome II, p. 442, note 3.

  1. Mazarin, originaire de Sicile, est né le 14 juillet 1602, selon les uns à Piscina dans les Abbruzzes, selon d’autres à Rome. Les lettres de naturalisation qui lui furent données en 1639, le font naître à Rome.
  2. Vincent II de Gonzague, duc de Mantoue, étant mort sans postérité, en 1627, eut pour successeur son plus proche parent Charles Ier de Gonzague, qui possédait en France les duchés de Nevers et de Rhétel, et dont Louis XIII soutint les droits contre l’empereur Ferdinand II. En juillet 1630, les Impériaux prirent Mantoue, qu’ils abandonnèrent pendant trois jours à un affreux pillage. À l’invasion de l’Allemagne par Gustave-Adolphe, la fortune changea, et l’Empereur traita avec Charles Ier de Gonzague, qui rentra en possession de sa capitale le 20 septembre 1631.
  3. Les mots « ton jeune prince » ne pourraient pas s’appliquer au duc Charles Ier, mais seulement à son fils, qui, à la mort de Vincent II, avait pris possession, avant l’arrivée de son père, des duchés de Mantoue et de Montferrat, ou à son petit-fils Charles II, qui n’était âgé que de sept ans, lorsqu’il succéda a son grand-père le 25 septembre 1637, et qui régnait à Mantoue lorsque Corneille écrivit ces vers. La vue de la gravure nous prouve qu’il s’agit de ce dernier.