Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/146

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Avant que de payer le droit à la nature, 5
Son âme, s’élevant au delà de ses yeux[1],
Avoit au Créateur uni la créature ;
Et marchant sur la terre elle étoit dans les cieux.

Les pauvres bien mieux qu’elle ont senti sa richesse :
L’humilité, la peine étoient[2] son allégresse ; 10
Et son dernier soupir fut un soupir d’amour.

Passant, qu’à son exemple un beau feu te transporte,
Et loin de la pleurer d’avoir perdu le jour,
Crois qu’on ne meurt jamais quand on meurt de la sorte.


  1. Var. Son âme, s’élevant au-dessus de ses yeux. (1655)
  2. On lit étoit dans l’édition de 1655.