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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/18

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Clitandre, mais, pour nous conformer exactement à l’ordre chronologique, nous avons dû faire passer avant elles un quatrain composé à l’occasion de la tragi-comédie de Ligdamon et Lidias, représentée en 1629 et publiée en 1631, quatrain adressé à Scudéry par Corneille, qui avait négligé d’insérer ces vers dans les Mélanges. Quoique réunis aujourd’hui pour la première fois aux Œuvres de notre poëte, ils étaient pourtant, suivant toute apparence, bien connus de Granet, qui a écarté systématiquement presque toutes les pièces analogues : « Je me suis abstenu, dit-il, de grossir ce recueil des vers que M. Corneille, suivant l’usage de ces temps-là, a adressés à divers poëtes dramatiques, et d’autres auteurs, depuis 1630 jusqu’en 1660, et qui ont été imprimés au commencement de leurs ouvrages, dont ils contiennent l’éloge. Ces vers, faits ordinairement avec précipitation, m’ont paru froids et peu intéressants. Je n’ai imprimé que deux ou trois pièces de ce genre pour en faire connoître le caractère[1]. » Il ne donne en effet que les opuscules qui, dans notre édition, occupent le XXXIe, le XXXIIe et le LXXe rang ; les éditeurs qui nous ont précédé y ont ajouté les numéros XVIII et XLV, et nous y joignons à notre tour les pièces XV, XIX, XXI, XXXV, XXXVI, XL, XLI et XLII.

Dans son édition de Corneille, M. Lefèvre avait fait une série intitulée : Poésies latines, qui n’était composée que de trois articles ; encore, pour parvenir à la former, avait-il été obligé de séparer de leur texte français les pièces qui figurent dans notre recueil sous les numéros LXXII et LXXX, et qui, publiées à la fois en vers français et en vers latins, devaient de toute nécessité demeurer rapprochées. Ces deux pièces latines une fois remises à leur place, il n’en restait plus qu’une seule, la XXe de notre recueil, qu’à l’exemple de Granet nous avons cru devoir placer à son rang chronologique parmi les poésies françaises. Cette pièce de vers dans laquelle notre auteur fait un éloge délicat de Louis XIII et de Richelieu, tout en semblant s’en défendre, et qui est très-intéressante pour l’histoire des ouvrages de Corneille, n’a pas été étudiée par les éditeurs avec tout le soin qu’elle mérite ; nous exprimons ce reproche avec d’autant plus de liberté que nous n’en sommes pas nous-même

  1. Œuvres diverses, folio vii, verso.