Chez tes nouveaux sujets détrôner l’hérésie !
La Victoire s’attache à marcher sur tes pas,
Et ton nom seul consterne aux lieux où tu n’es pas.
Amstredam[1] et la Haye en redoutent l’insulte :
L’un t’oppose ses eaux[2], l’autre est toute en tumulte ;
La noire politique a de[3] secrets ressorts
Pour y forcer le peuple aux plus injustes morts ;
Les meilleurs citoyens aux mutins sont en butte[4] :
L’ambition ordonne, et la rage exécute ;
Et qui n’ose souscrire à leurs sanglants arrêts,
Qui s’en fait un scrupule, est dans tes intérêts :
Sous ce cruel prétexte on pille, on assassine ;
Chaque ville travaille à sa propre ruine ;
Chacun veut d’autres chefs pour calmer ses terreurs.
Tota adeo cum gente caput. Micat eruta fracto
Carcere relligio, festaque per oppida pompa
Fœda situ longo patrum delubra revisens
Expiat : erepta fugiunt mendacia larva.
Francum urbes, Francum arva sonant, Francum alta volutant
Littora. Discordi convellitur Haga tumultu ;
Et vinci impatiens, prodi se curia jactat.
Nulla fides : Gallus jam quisque nocensque putatur,
Ni furat in proceres, et vulgi exempla secutus
Sese odiis turpique probet formidine civem ;
Nec furiis modus : ipsa manu subvertere claustra
Admissoque lubet sola naufraga mergere ponto ;
Et miseris ea visa salus. Labor omnibus, aurum
Defodere, inque alios subvectum avertere fines ;
- ↑ Ici l’édition du P. de la Rue (1688) porte, comme l’édition in-folio : Amstredam.
- ↑ Le peuple d’Amsterdam força ses magistrats d’ouvrir les écluses et de percer les digues qui empêchaient la mer de se répandre dans les campagnes.
- ↑ Des, dans les Œuvres diverses et dans les éditions suivantes.
- ↑ Le grand pensionnaire Jean de Witt et son frère Corneille furent massacrés par la populace, à la Haye, le 22 août 1672.